" - A l'âge de trois ans, Ousmane tombe amoureux de la lune. Pour toujours....( quand il s'endort sous la véranda de la maison entre ses parents)...
- 1942 Dakar est bombardé. Moctav Sow envoie ses enfants chez Dior Diop, leur grand-mère maternelle. La nourriture manque. Les enfants apprennent à marauder, ils ramassent des graines de nénuphar, dans la mare, près de la case...
- Ousmane est malheureux à l'idée de savoir son père sous les bombardements de Dakar. Celui-ci a déjà tant souffert en combattant pour la France lors de la première guerre mondiale... gazé à la bataille de Verdun, depuis une bronchite chronique l'empêche de respirer normalement...
- La guerre est finie Ousmane est bouleversé de voir son père apparaître dans la cour de l'école ...
- Le cinéma plein air : parfois les enfants montent sur scène pour imiter les acteurs, chanter, danser et applaudir ...
Des années plus tard, à son arrivée en France, Ousmane sera trés étonné d'être le seul à applaudir au cinéma...
- A 22 ans, il décide de partir pour la France, cette " terre d'accueil", cette France pour laquelle son père a combattu. Il n'a presque rien en poche. C'est l'hiver. Avec un de ses amis, ils ont juste de quoi s'acheter une baguette de pain. Ils hésitent : baguette ou tablette de chocolat ? La boulangère leur offre l'une et l'autre. La France était ainsi à l'époque : généreuse.
- Depuis sa première exposition sur l'armoire de la petite classe, Ousmane ne rêve que de sculpture. Il renonce pourtant à s'inscrire à l'école des beaux-arts, pour aller à celle de kinésithérapie. Aujourd'hui encore, lorsqu'il n'arrive pas à trouver le modelé d'une sculpture, Ousamne ferme les yeux, comme un non-voyant. Seules ses mains le guident...
( Extraits de la page 1 à 91)
Le livre en comporte 162 ...
Depuis qu'Ousmane a cinquante-ans, il s'efforce de rendre visibles ceux qui sont invisibles, ceux que l'on veut rendre invisibles, les peuples minoritaires que l'on veut taire "
Le livre est à l'image de ce que veut travailler Porte-Plume autant dans ses ateliers que dans ses récits de vie.
Ses pages nous parlent :
- d'une histoire de vie écrite de manière abordable pour tous qui transmet sa singularité -une personne, un enfant, une famille- et son contexte -relation Fance Sénégal de l'époque -
- de l'émotion, des anecdotes: "Ousmane ne saura jamais ce qui se passe entre sa grand-mère et le boa pendant ces tête-à-tête qui n'en finissent pas. "
- de la force de Vie (un marathon en charentaises, 42 km pendant lesquels on se moque de lui. Indifférent, il termine la course, arrive trentième sur deux-cent.)
- l'art au service du vivre ensemble, de la révolte si necessaire : "Ousmane a cinquante-ans, il découvre le peuple des Nouba, apprend qu'on veut les exterminer, il souhaite les faire exister par la sculpture, abandonne la kinésithéraphie pour se consacrer à la sculpture... " Masaï, Peulh, Zoulou, indiens d'Amérique du Nord, suivront ...
- des rencontres : au Printemps 1999 à Paris, au pont des Arts, trois millions de visiteurs et plein de petites rencontres uniques, avec le bouquiniste, la petite fille, le travailleur ...
Le livre raconte l'histoire, l'exposition nous .... ( vous nous direz ce qu'elle vous fait, vous donne ...)
C'est à Angers, jusqu'au 9 octobre ...
C'est puissant...
C'est le Sud des Accroche-coeurs
C'est gratuit...
Ce n'est pas sur les quais, ni sur les ponts
C'est au Quai ...
C'était aujourd'hui le premier jour ...
C'était aujourd'hui aussi, l'appel, de la Ligue des droits de l'homme et autres signataires associés, à manifester contre la peur de l'autre, différent, en minorité, venant d'un ailleurs...
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